[JEDI] — "Roy Joshua Galahad."

[Veen]

[PROLOGUE : Chaque pas est un destin qui se trace.]​

"Emporte les espoirs de ceux qui t'ont précédé, protège la vie de ceux qui te suivent, et inspire la vaillance à ceux qui te succèderont."

Ce sont ces mots, d'une profondeur lyrique sans importance à côté de la symbolique qu'elles représentent à mes yeux, qui m'ont poussé à devenir un Jedi. Les mots de feu mon maître. C'est là tout le résumé de mon destin, l'avenir dressé devant moi comme l'horizon à perte de vue. J'ai passé ma jeunesse à errer, sans réels objectifs ni buts. Au final, je me suis souvent questionné sur le "pourquoi", de ma naissance. À quoi le devais-je ? Pourquoi vivais-je ?

Pour beaucoup d'enfants, l'esprit d'insouciance régnait. Ils vivaient, sans jamais se demander pourquoi : ils profitaient simplement de cette chance que beaucoup d'âmes n'avaient pas, ou plus.
Mon père, quant à lui, veillait à m'enseigner tout ce qu'il savait. Il était seul depuis la mort de maman, le jour de ma naissance. Nous n'en avons jamais parlé, mais j'ai toujours senti cette distance entre lui et moi. Peu d'amour, juste un brin de compassion, de l'empathie, et un sens du devoir. Pour lui, mon éducation prenait une forme d'obligation, et un héritage qu'il était forcé à donner.

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Père m'expliquait à quel point l'univers était vaste, et à quel point l'harmonie à travers toutes ces galaxies était importante. Qu'une paix fragile régnait à travers les ombres nuancées d'étoiles, et que le mal sévissait comme une graine insidieuse dans les profondeurs de cet univers. Lorsqu'il me racontait tout ça, sa voix semblait plus vivante, enjouée. Je ne l'avais jamais entendu comme ça.

Il prenait plaisir à me raconter ce que je ne savais pas, mais davantage encore à me décrire ô combien l'espace était infiniment grand, intriguant, et fabuleux. Parfois même, il pointa au hasard une direction, et me donna le nom d'une planète. Ainsi énuméra-t-il les planètes de Corellia, Kuat, Coruscant, et bien d'autres encore. Et plus il en citait, plus cette curiosité grandit en moi : ce sentiment perdu, de n'être qu'un grain de sable dans un désert incroyablement éparse.
Quand je lui demanda ce qu'il fallait pour protéger l'harmonie dans l'univers, c'est là que mon père dressa le portrait de grands chevaliers stellaires. Des êtres hors du commun, fort de surcroît, bien assez pour avoir l'audace de s'aventurer dans toutes ces galaxies lointaines, très lointaines, et de les protéger. De servir la lumière, le bien, et ce qu'il surnomma "la Force". Une énergie mystérieuse, qui permettait à ces chevaliers de protéger les faibles et les innocents, de veiller au bon déroulement de la vie et la nature, telle qu'elle a été façonnée à l'origine. Ces Jedis, de grands êtres valeureux reconnaissables à leur sabre, qu'il me fallait à tout prix rencontrer.

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Quelques années passèrent et, à l'aube de mes sept ans, deux grands individus vinrent toquer à la porte de la maison. Lorsque père vint leur ouvrir, il coulait des larmes sur son visage. Comme si tout le poids qu'il portait sur ses épaules venait de disparaître, son fardeau semblait avoir pris fin. Il laissa entrer ces individus, et c'est au moment où ils passèrent un pas dans la maison que j'ai fini par comprendre où était ma place, et mon destin dans cet univers si vaste. Ces Jedis avaient reconnu mon père, ils l'ont appelé par son prénom.

"Il est temps", disaient-ils. L'un avait une voix naturellement bienveillante, plus prompt à donner confiance, tandis que l'autre était plus taciturne et réservé.

Mon père fit alors mes affaires. Il emballa le tout dans un grand sac et me le confia, sans que je ne puisses avoir plus d'explications. Finalement, le Jedi plus taciturne s'approcha de moi et posa ses mains sur mes épaules, accroupi face à moi, il me dit :

"Ton destin est grand, tu ne peux plus te permettre de rester ici à attendre. Les vacances sont finies, et si tu fais un pas en avant, cette fois, tu ne pourras pas faire marche arrière. Nous t'emmenons sur Tython, la planète natale des Jedis, pour que tu en deviennes un à ton tour. Tu devras suivre des préceptes qui guideront ta vie, tes choix et tes actes, ainsi que protéger ceux que la Force mettra sur ton chemin, en endossant le fardeau de la lumière tout en combattant le mal. C'est ça, un Jedi."

Pris d'un instant de silence, il poursuivit.

"Fils de Galahad, es-tu prêt à devenir un Jedi ?"

Quelle question, évidemment que j'étais prêt. Plus que jamais, d'ailleurs. Je tournais alors la tête vers mon père qui avait ce rictus étrange accroché aux lèvres. Cette sensation qu'il avait rempli son devoir, son rôle jusqu'ici. C'est lui qui me poussa à aller de l'avant, à faire ce fameux grand pas jusqu'à la sortie de chez moi, et enfin, jusqu'à Tython.

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Tython m'a paru comme incroyable, de prime abord. Il s'agit d'une grande planète luxuriante et verdoyante, où la nature prend son plein droit et vit en chaque plaine, chaque montagne. De ce que m'ont expliqué les deux Jedis qui sont venus me chercher sur Aldérande, la Force est omniprésente sur cette planète, et puissante. C'est de là que les Jedis tirent leur force, en puisant dans cette énergie et dans ce lien qu'ils tissent avec. Par delà les méditations, les entraînements et les régulières introspections, ils nourrissent un peu plus chaque jour leur lien avec la Force, pour apprendre à vivre en harmonie avec, et à la maîtriser.

Et c'est ainsi que débuta mes premiers entraînements au Temple. Mes premiers apprentissages autour du Code Jedi et de ses significations, des préceptes et des piliers qui subsistent dans chaque enseignement. Les Jedis sont mûs par des principes et des valeurs reliés à la Force, et à la Vie dans son intégralité. Peu à peu, je grandissais dans ces desseins là, et je m'y retrouvais un peu plus chaque jour passant. Il paraissait même que j'avais d'excellentes prédispositions dans mes enseignements : j'étais du genre studieux; je comprenais vite, et surtout, j'assimilais bien vite les différents enseignements qui m'étaient fournis. Si au début il m'apparaissait clair que j'avais d'excellents instructeurs, il s'agissait finalement - et surtout - de mon éducation, prompt à tous ces apprentissages. Mon père m'avait déjà guidé sur cette voie, inconsciemment. Dès lors que j'avais ouvert les yeux, j'avais baigné dans ces enseignements et dans cette lumière perpétuelle, où la paix et l'harmonie entrent en symbiose avec mes idéaux et ma pensée. Tout me paraissait naturel et limpide, comme si j'avais toujours été un Jedi, au plus profond de moi.

Le plus fastidieux dans mon apprentissage était, au final, de trouver un cheminement de pensée qui m'était propre. L'empreinte philosophique que je laissais était toujours largement inspirée de mes instructeurs et des enseignements que j'avais reçu. Il m'était encore difficile de trouver une interprétation aux préceptes qui m'était propre, comme ma façon de voir les choses, et de prouver à l'univers que je n'étais pas n'importe quel Jedi. Cette façon de me démarquer non pas par ma force ou mes facilités, mais par ma personnalité, par mon caractère.

C'est ainsi que je suis devenu un Jedi à part entière.
Mais mon aventure ne s'arrête pas là : l'univers a besoin d'un phare de lumière pour le guider dans la pénombre et l'éloigner du mal. Et en tant que Jedi, tel est mon destin.

Je voue mon existence et mon honneur à l'Ordre Jedi.
Je les lui voue, pour cette vie et dans la Force.


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